Concorde : fin des vols supersonique ?
Nous sommes le 21 mars 1969. Un avion de ligne d’un nouveau genre décolle pour son premier vol d’essai. Ligne fluide et élancé, nez pointu et ailes imposantes, il prend place dans le ciel tel un roi. Et il s’imposera comme tel. Il commencera son règne le 21 janvier 1976 avec ses premiers vols commerciaux. Malheureusement, il devra rendre sa couronne un terrible jour de juillet 2000, lors d’un crash faisant 113 victimes. Il est le Concorde.
Un véritable avion de chasse.
Le Concorde n’a pas seulement été un simple avion. Il était une attraction, on voulait le voir, on voulait l’entendre. A chaque vol, il s’élevait, l’air enorgueilli, pleinement conscient de la passion qu’il suscitait.
A la différence de tous les autres, il était supersonique. En quel sens ? En ce sens qu’il pouvait atteindre le mur du son, phénomène physique provoquant une onde de choc. La vitesse pour l’atteindre est de plus de 1200 km/h, soit Mach 1. Le Concorde lui, avait une capacité de vitesse maximum équivalant à Mach 2, soit plus de 2300 km/h. C’est donc deux fois la vitesse du son, plus rapide qu’un obus. Il aura parcouru la ligne Paris-New-York en 2h59 minutes et 40 secondes, le 24 décembre 1989, un record.
L’exploitation du supersonique.
Malheureusement, une telle vitesse apporte une nuisance sonore, notamment au décollage. Cela va mettre un frein à plusieurs idées d’exploitation de cet appareil hors norme.
Cela n’empêchera pas d’obtenir une clientèle voulant se targuer d’avoir, un jour, dépassé la vitesse du son. Les applications vont donc être multiples.
Les services du Concorde seront proposés pour les entreprises.
Ils le seront aussi pour les agences de voyage proposant de faire le tour du monde, en un mois.
De 1981 à 1985, il sera même utilisé comme avion présidentiel.
La fin d’un supersonique.
Le 25 juillet 2000 sonnera comme le début de la fin pour le Concorde. Deux minutes après avoir décollé de l’aéroport de Roissy-Charles-de -Gaulle, il s’écrase sur un hôtel à Gonesse. Plusieurs hypothèses vont être rendues sur les raisons de ce crash. Canal+ ira aussi de sa propre enquête.
Le 7 novembre 2001, les vols reprennent, mais non sans autres incidents. L’avion aura pourtant été amélioré sous bien des aspects. Le 10 avril 2003, Air France et British Airways, deux exploitants du Concorde, annoncent son retrait. Aujourd’hui, il a rejoint son musée, tout comme son cousin, le Tupolev-144.
Nous parlons donc de la fin d’un supersonique, pas du supersonique. En effet, certains ambitionnent de remettre sur pieds des vols commerciaux de ce genre.
Boom, le revoilà !
Blake Sholl est le patron d’une start-up américaine. Il ambitionne la commercialisation de vol supersonique pour le début des années 2020. On ne parle donc plus de concorde ou de Tupolev-144, mais de « Boom ».
Le projet n’est pas qu’une illusion ou un fantasme. Il est aujourd’hui bien réel, et se trouve à un stade bien avancé. Le mardi 15 novembre 2016, le premier prototype a été présenté. Il doit faire son premier vol d’essai fin 2017.
Contrairement au Concorde, Boom se veut plus en phase avec l’écologie et notre porte-monnaie. Un vol devrait nous couter deux fois moins cher que son ainé.
Air France voudra-t-il se laisser tenter par une nouvelle aventure supersonique ? On espère aussi que Ryanair ou encore Easyjet nous proposerons des tarifs aussi intéressants que ceux proposés par Boom, 100$.
