Nourriture, le grand gaspillage.
Sommes-nous donc de bons locataires ? La question peut se poser concernant notre planète. En effet, qui d’entre nous ne serait pas agacé de voir un adolescent piller le réfrigérateur de ses parents, pour ne jamais finir ce qu’il a dans son assiette.
Il voit toujours plus gros que son ventre, ayant pour seul désir d’assouvir ses envies. De plus, il attend toujours, avec une impatience irritante, que le ravitaillement se fasse, pour ensuite recommencer l’opération. Mais l’incroyable dans toute cette histoire, c’est qu’il ne reste jamais grand-chose pour le reste de la famille. Certains en profitent donc pour solliciter Allo Resto.
Ce réfrigérateur, ce sont les ressources que nous offre la terre pour vivre. Il y donc théoriquement assez de nourriture pour les milliards d’êtres humains qui cohabitent ensemble sur la planète. Malheureusement, nous sommes comme cet adolescent qui se sert, se sert et se sert, pour finalement jeter ce qu’il ne veut plus à la poubelle.
La réalité, pas une fiction.
WALL-E est un petit robot vivant au début du XXIIème siècle. A cette époque, la compagnie Buy n Large est passée maitre dans la gestion de l’économie mondiale. Problème, il y a une surconsommation des ressources mondiales de la planète. Cela oblige tous les habitants de la terre à s’exiler pendant un certain temps dans l’espace. Au bout de 700 ans ils y seront toujours.
Dans la réalité, d’après les scientifiques, nous vivons à crédit sur notre planète. Les calculs sont effectués par rapport à ce qu’elle peut produire sur une année. L’humanité consomme à un certain moment plus que ce que la terre ne peut produire en un an.
Il y a donc des dates de dépassement. En 2016, nous avons consommé tout ce que notre habitation peut produire en un an le lundi 8 aout. En 2015, c’était le 13 aout. Pour 2010, le 28 aout. En 2005, le 3 septembre. En 2000, le 4 octobre. Pour 1990, le 13 octobre. En 1980, le 3 novembre. En 1970, le 23 décembre.
Certains, pour plaisanter, pensent qu’il suffit de rembourser, tout simplement. Aussi simplement qu’on le ferait avec Cofinoga, Boursorama, Cofidis ou Crédit du Nord.
En attendant, il ne reste à un moment plus rien à manger sur la terre, selon les chiffres avancés par les spécialistes. Mais alors, où va toute cette nourriture ?
Les chiffres parlent, le grand gaspillage.
D’après l’ONU, « l’intensité des crises humanitaires aujourd’hui a atteint un niveau jamais vu depuis la création des Nations Unis ». Toujours d’après l’organisation, « jamais autant de personnes n’ont eu besoin de leur soutien et de leur solidarité pour survivre ». Entre 2014 et 2016, 795 millions de personnes ont souffert de sous-alimentation.
On estime aujourd’hui à « deux milliards les personnes sur terre souffrant de carences en micronutriments qui affectent leur santé ».
Une estimation a été réalisée par l’Agence de l’environnement et de la maitrise de l’énergie (Ademe). D’après elle, tous les ans, dix millions de tonnes de produits sont gaspillés. 16 milliards d’euros sont alors perdus. En France par exemple, 25% de la nourriture est gaspillé dans les foyers. Par an et par individu, cela revient à 430€. Mais le consommateur n’est pas seul responsable.
En effet, ce gaspillage va de la production à la consommation. Ainsi pendant tout ce cycle, beaucoup d’aliments vont purement et simplement à la poubelle.
Un constat qui fait réagir.
Comme certains le disent, le gaspillage est un fléau, et c’est l’affaire de tous.
La Commission Européenne.
Elle souhaite fixer un objectif à tous les pays membres. En effet dans l’Union Européenne, chaque année, 20% de la nourriture produite finit à la poubelle, soit 88 millions de tonnes. Les 28 pays sont donc dans l’obligation de réduire de moitié le gaspillage alimentaire d’ici 2030.
Le gouvernement français.
Le jeudi 11 février 2016, une loi relative à la lutte contre le gaspillage alimentaire a été promulguée. Voici quelques mesures :
- Les surfaces de plus de 400 m² doivent proposer une convention de don à des associations leurs invendus encore consommables.
- Il est interdit de javelliser les invendus.
- Il doit y avoir une communication sur le gaspillage alimentaire dans les écoles.
- Les entreprises doivent aussi sensibiliser sur le sujet.
Bien-sûr, beaucoup rivalisent d’imagination pour lutter contre le gaspillage alimentaire. Par exemple, on apprend des recettes pour apprendre à cuisiner les restes.
Une étude a été faites par deux chercheuses en marketing sur les processus psychologiques qui nous poussent à gaspiller. Au final, chaque français que nous sommes jette 20 kg dont 7 kg encore emballés. La raison bien-sûr est que nous achetons trop, et remplissons trop le réfrigérateur pour rien. Nous achetons donc plus que ce qui est nécessaire.
La révolution semble donc être en marche, allons-nous en faire partie ?